Me voici
« Sam sentit que tout allait exploser, mais il ignorait précisément quand et comment. »
À la veille de sa bar-mitsva, le fils de Jacob et Julia Bloch est soupçonné d'être l'auteur d'injures racistes, ce qui lui vaut son renvoi du lycée. Pendant ce temps, Julia trouve sur le téléphone de son mari une série de textos pornographiques.
On pense aux Scènes de la vie conjugale de Bergman revues par Philip Roth. À une fable délirante à la Mel Brooks. Ou aux deux à la fois. Car dans le monde de Jonathan Safran Foer, tout peut arriver, le meilleur comme le pire. Dans ce roman dont les dialogues crépitent comme des balles, on découvre que la grande et la petite histoire ne font qu'un. On passe ainsi sans crier gare du sacrifice d'Abraham à une théorie de la masturbation, d'un portrait d'Oliver Sacks à une analyse de la situation au Moyen-Orient, de l'éloge du désir à la nostalgie du bonheur familial. Brillant, féroce, déchirant, désopilant, Me voici est l'oeuvre la plus aboutie d'un écrivain dont le talent ne connaît plus de limites.
Les libraires vous invitent à consulter
Jonathan Safran Foer : La mécanique implacable du divorce
Par Benjamin Eskinazi publié le 23 octobre 2017
Il aura fallu attendre plus de dix ans pour que Jonathan Safran Foer revienne au roman. L’écrivain new-yorkais, qui avait débarqué en fanfare sur la scène littéraire en 2002 avec Tout est illuminé, puis avait connu la consécration avec Extrêmement fort et incroyablement près (Prix des libraires du Québec) en 2007,vient de publier Me voici. Un livre doux-amer, et empreint de mélancolie, où l’auteur chronique le divorce d’un couple juif-américain sur fond de crise au Moyen-Orient.
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